Prise en main

 J'ai été récemment sélectionné pour essayer le nouvel objectif macro de Tokina, le 100 mm F2,8 FIRIN spécialement créé pour les boîtiers mirrorless Sony. Premier contact, l'objectif est plutôt compact, il se déploie pour atteindre le rapport 1:1, il est relativement léger, c'est agréable de voir enfin des objectifs Sony conçus pour le mirrorless et non des objectifs DSLR rallongés, la taille s'en ressent ! La lentille frontale est placée assez loin dans le fût ce qui rend l'usage du pare-soleil dispensable (mais cependant fourni avec l'objectif). C'est un gros avantage en macro. L’objectif ne possède aucun bouton ce qui est dommage, car j'aurais bien aimé un bouton pour désactiver l'AF et surtout un limiteur de plage (nous y reviendrons plus tard).

A l'usage

J'ai utilisé cet objectif en complément de mon Sony A7III. L'ensemble est bien équilibré, la stabilisation du boîtier fonctionne parfaitement en combinaison de l'optique. L'autofocus est assez lent et a un peu de mal quand il doit parcourir une grande distance (c'est là qu'un limiteur de plage aurait été agréable) mais il reste très précis et ce même en macro : je me suis surpris à photographier des abeilles en plein butinage ou des syrphes en vol en utilisant le suivi AF, c'est très agréable surtout pour les sujet très mobiles.

L'eye AF fonctionne aussi très bien, ce qui représente une bonne alternative pour le portrait. Le mode DMF permet l'AF et la retouche du point en direct. La bague de mise au point est reliée électroniquement et sa course est très très longue (trois tours complets pour passer de l'infini à 1:1). C'est pratique en macro car le réglage du point est très précis mais cela reste très long ! Le fût se rétracte lors de la mise hors tension si ce dernier est sorti.

Sur le plan optique, on va faire simple, c'est l'objectif macro le plus piqué que j'ai pu tester (et j'en ai eu un sacré paquet!). Il est largement aussi bon que le Mp-e 65 de Canon qui reste une référence en terme de piqué. Dès la pleine ouverture le piqué est excellent et ce jusqu'à F16 où la diffraction commence à le réduire légèrement. A chaque fois je suis impressionné par le niveau de détail des images : on arrive clairement à discerner les poils sur les mouches, les grains de pollen sur une abeille ou les écailles des papillons.

Pas d'aberrations chromatiques visibles et une bonne résistance au flare du fait de la lentille frontale profondément enfouie dans le fût. Le bokeh est doux et agréable, les sujets se détachent bien du fond. J'ai utilisé cet objectif en lumière naturelle ainsi qu'avec un flash cobra avec toujours de très bons résultats. La focale de 100mm est pour moi le parfait compromis entre distance de travail / encombrement / bokeh : plus long et c'est très lourd et très cher, et plus court cela peut être délicat pour les sujets craintifs.

Conclusion

Proposé autour de 650€, le Tokina 100mm macro FIRIN est une excellente affaire pour qui veut se lancer dans la macro avec un boitier Sony. Les performances optiques de cet objectif sont vraiment de très haut vol et c'est clairement le point crucial pour un objectif macro ! De plus, l'offre est très faible sur ce marché à ce jour. On regrettera le fût qui s'allonge mais cette caractéristique permet aussi de conserver un tarif très compétitif face à la concurrence. Pour moi c'est simple, le Tokina 100mm macro FIRIN est devenu mon nouvel objectif macro passe-partout, que ce soit seul ou couplé à une bonnette macro.

Récit d'un cliché d’une Saltique

J'ai reçu mon objectif le matin même, il faisait beau et je me suis dit qu’il serait intéressant de tester rapidement la bête dans mon jardin… Je prends mon boitier, mon flash, mon Tokina et c'est parti. Je fais quelques clichés rapides et tout à coup, je remarque une petite araignée sauteuse sur une plante. Je prends un premier cliché et quand je regarde la photo à l'arrière de mon boîtier, je zoome à 100% pour vérifier la mise au point et là je reste stupéfié par le niveau de piqué : on discerne vraiment chaque poil sur l'araignée… C'est bluffant surtout en sachant que cette araignée ne mesure que quelques millimètres de large. C'est parti donc pour une partie de cache-cache avec cette petite saltique ! La focale de 100mm me permet de rester assez loin d'elle et de ne pas lui faire trop peur.

J'ai l’habitude de photographier les araignées au Mp-e 65 où il faut être très proche, et c'est agréable de garder ici un peu de distance. Elle saute de feuille en feuille, je prends quelques clichés et d'un coup elle se tourne bien face à moi, je prends alors quelques clichés avant qu’elle ne disparaisse. Je regarde les photos sur mon boîtier et parmi tout le lot une vue se détache des autres. Elle résume bien cet objectif : le bokeh est très doux et le piqué est extraordinaire, et je reste persuadé que même recadrée fortement on pourrait l'imprimer tel quelle et conserver encore des détails !

Pierre Anquet

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